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Livres

Le dépôt légal des imprimés est institué en 1537 par François 1er. Les livres imprimés sont décrits depuis 1811 dans la Bibliographie nationale française. La dénomination de « livres imprimés » recouvre aujourd’hui une grande diversité de documents, de circuits de production et de modes de diffusion. La Bibliothèque nationale de France témoigne ainsi des grandes tendances de l’édition et en particulier de l’augmentation toujours croissante de la production éditoriale en France. La Bibliographie nationale française demeure quant à elle une porte d’entrée sur les publics, les langues de publication et de traduction ou encore les secteurs thématiques de ces « livres imprimés » reçus au titre du dépôt légal.

Pour aller plus loin : consulter la Bibliographie nationale française - Livres

Confirmation du lent retour à la normale d’avant-crise sanitaire.

Alors que l’année 2021 avait marqué un record du nombre de livres enregistrés au titre du dépôt légal, en raison du report d’activité lié aux conséquences de la crise sanitaire de 2020, les phénomènes de dépôts rétrospectifs semblent s’être désormais lissés, et l’année 2022 signe le retour à la normale, avec 81 909 livres enregistrés, un volume comparable aux années 2017-2018.

Nombre de livres déposés sur 10 ans 

 

L’autoédition continue sa progression, l’édition traditionnelle se maintient

Si le volume d’ouvrages déposés est comparable aux années 2017-2018, les grilles de lecture de l’écosystème éditorial évoluent. Depuis 2021, le service d’enregistrement des entrées de livres par dépôt légal s’est doté de catégorisations plus fines des types de déposants, afin de mieux évaluer la progression de la part des documents relevant du « circuit de l’autoédition » dans son acception large qui embrasse les auteurs autoédités, les prestataires de services et les éditeurs à compte d’auteur. Un méticuleux travail d’analyse des services et prestations offerts par les déposants permet d’ajuster la qualification de chacun, et ainsi d’objectiver la progression des différents acteurs avec des données consolidées.

Nombre de déposants et de dépôts par catégorie de déposant

Si les « éditeurs professionnels » demeurent majoritaires (59,8% des dépôts), le circuit de l’autoédition gagne du terrain et représente désormais 28,8% des dépôts (+3 points en un an), avec une nette prépondérance pour les éditeurs à compte d’auteur, désormais suivis et comptabilisés en propre. 

Cette progression se retrouve dans l’examen du « top 20 » des déposants les plus actifs en 2022, où l’on compte ainsi 12 éditeurs traditionnels pour 8 éditeurs à compte d’auteur, qui à eux seuls totalisent 50% des dépôts de cette cohorte. La tendance est encore plus marquée si l’on considère uniquement les 10 premiers déposants.

Top 20 des déposants de 2020 à 2022

 

Comme les dernières années, la tendance reste à une forte concentration de l’activité éditoriale française : 6 déposants ont déposé plus de 1000 livres dans l’année, représentant à eux seuls 22% des dépôts ; à l’autre extrémité du spectre, les déposants de moins de 10 livres par an représentent plus de 83% des déposants actifs en 2022 pour 15% des dépôts.

Répartition des dépôts par tranche de dépôts annuels 

 

Une production catalographique en légère baisse par rapport à l’année 2021

Si l’année 2021 a marqué le retour d’une production catalographique au niveau des années précédant la crise sanitaire, l’année 2022, bien qu’elle se rapproche de la volumétrie des années précédentes (77 951 notices publiées en moyenne chaque année de 2016 à 2019) a connu une légère baisse de 5%. En effet, 73 302 notices ont été publiées dans la Bibliographie nationale française – Livres pour 77 579 en 2021.

Nombre de notices publiées dans la Bibliographie nationale française – Livres (2016-2022)

Le retard accumulé à la période du Covid se fait encore ressentir. Il existe encore un décalage plus grand qu’en temps normal entre la date de publication des ouvrages et la publication de leur notice dans la Bibliographie, en particulier pour l’autoédition. 

Une répartition thématique stable

Malgré les variations volumétriques de ces 3 dernières années, la répartition thématique reste très stable (la variation excède rarement 1 point). La répartition entre fiction et documentaire est stable par rapport à 2021. La part de la fiction est toujours aussi importante (46%). 

On remarque une légère baisse pour l’Histoire de France (indice 944), pour l’histoire et la critique littéraires (indice 800) et pour les essais littéraires et écrits divers (indice 804). On observe également une augmentation important du cadre de classement des sciences sociales qui a gagné 2 points par rapport à 2021. La plus forte hausse se situe au niveau des sciences politiques (indice 320) avec 42% d’augmentation. Cela peut notamment s’expliquer par le contexte des élections présidentielles et législatives en 2022.

Évolution de la part de la fiction 2009-2022 

Source : Bibliographie nationale française – Livres

Catalogage de l’autoédition

Un critère de distinction permettant d’identifier plus rapidement les notices des livres autoédités a été mis en place fin 2020. En 2022, la part d’ouvrages autoédités dans la Bibliographie nationale française – Livres  est de 22% (16 072 notices) ce qui représente une augmentation de presque 2 points par rapport à 2021 (15 678 notices). 

Tandis que la part de la fiction globale (éditeurs et autoédition) est de 46%, pour l’autoédition cette dernière est de 64%. Par exemple, l’indice 803 Romans et fictions romanesque représente à lui seul 43% des ouvrages d’autoédition. 

Genre des ouvrages autoédités

Langues et traductions

La part d’ouvrages traduits reste très stable : depuis 6 ans, elle se situe entre 18 et 19%. On remarque la grande variété des langues originales avec plus de 91 langues en 2022. On peut noter une augmentation du nombre de langues de publication en 2022 après une baisse en 2021.

Langues originales et langues de publication (2017-2022)

Année

Langues originales

Langues de publication

2017

84

26

2018

101

30

2019

101

30

2020

93

38

2021

95

24

2022

91

28

Source : Bibliographie nationale française - Livres

Le groupe des 15 langues les plus traduites est quasiment toujours le même ces 3 dernières années. L’anglais et le japonais sont en tête, suivis du français et de l’allemand, qui passe devant l’italien pour l’année 2022. Elles sont suivies de l’espagnol et du russe (stables ces 3 dernières années), du chinois (qui remonte de 3 places), puis du néerlandais (qui perd une place), du portugais (qui remonte d’une place), du latin (qui perd deux places), du suédois et de l’arabe (stable sur ces deux dernières années), du coréen (qui fait son entrée dans le classement) et enfin du grec ancien (qui perd une place). L’anglais et le japonais sont loin devant avec respectivement 6 692 et 1 975 notices.

Palmarès des langues les plus traduites en 2022 

Rang

2022

Nombres de livres

1

anglais

6 692

2

japonais

1 975

3

français

741

4

allemand

749

5

italien

532

6

espagnol

409

7

russe

156

8

chinois

116

9

néerlandais

106

10

portugais

96

11

latin

93

12

suédois

90

13

arabe

84

14

coréen

79

15

grec ancien

68

Source : Bibliographie nationale française - Livres

Sexe des auteurs

En 2022, on recense 60% d’auteurs hommes et 40% de femmes (répartition établie sur les 58 833 notices pour lesquelles nous disposons de cette donnée).

Si les femmes écrivent plus de fiction (57% des ouvrages écrits par les femmes sont de la fiction et 42% sont des documentaires), les hommes eux, rédigent plus de documentaires (54% des ouvrages écrits par les hommes sont des documentaires et les 45% restants sont de la fiction). 

Les ouvrages de fiction sont écrits majoritairement par des hommes (54%). Mais, à l’intérieur de la fiction, les proportions varient. Ainsi, les deux tiers des ouvrages jeunesse sont écrits par des femmes.

Répartition par sexe des auteurs de littérature jeunesse

À l’inverse, les hommes sont les auteurs de près de 4 bandes dessinées sur 5 (78% d’hommes et seulement 22% de femmes) ; c’est dans ce secteur que la disparité est la plus importante. On constate cependant que la répartition est bien plus équilibrée pour les romans (indice 803), qui sont écrits à 49% par des femmes et à 51% par des hommes. 

Les documentaires sont écrits majoritairement par des hommes (65%). Si, dans le cas des thèses publiées (les femmes ont publié 295 thèses et les hommes 303) et des langues (indice 400), on tend à l’équilibre, dans tous les autres domaines la part des auteurs hommes est nettement majoritaire. C’est dans celui de la religion (indice 200) que l’écart est le plus marqué : les femmes ne sont les autrices que de 24% des ouvrages contre 76% pour les hommes.